[Quête] Entrez dans l'Arène ...

Je m'appelle Gor Havel. Ce que je suis... N'intéresse personne. Je suis là. Point à la ligne. Je suis tout et rien. Je suis loin et proche. Je vois tout, j'entends tout. Je sais. Immortel depuis des millénaires, je suis adulé des Démons. Pourquoi ? C'est une bonne question. Une question qui trouvera vite sa réponse. Je suis le Maître du Jeu. Celui qui contrôle l'Arène. Celui qui détient la vie de jeunes gens tous plus puissants les uns que les autres. Je détiens leur esprit. Moi seul décide de leur sort. S'ils meurent, s'ils se suicident, s'ils perdent la tête. Je suis leur plus grand fantasme, et leur pire cauchemar. Je suis un être abjecte fait d'ombres, et un être pur fait de lumières. Je ne suis pas discernable, je ne suis pas comparable. Je vis. Pas comme les Mortels. Mais je vis. Je n'ai pas peur. Ce mot si ambigus... Je n'ai pas peur de mourir. Pourquoi ? Car je suis la Mort elle-même. Je n'ai pas peur de perdre. Pourquoi ? Car je suis les deux. Je perds et je gagne. Je n'ai pas peur des Démons. Pourquoi ? Car ils me craignent. Je n'ai pas peur de ces Hommes. Pourquoi ? Car ce doit être eux, qui doivent trembler...

Je suis le Maître du Jeu. Je l'ai déjà dis, je le sais bien. Mais je le redis encore. Quoique vous fassiez, c'est moi qui décide. Ca aussi, je l'ai déjà dis. Mais je le redis encore. Je décide de l'issu de cette soirée... Une soirée qui va être plus qu'intéressante, autant pour moi que pour les Démons. Cela va faire dix millions d'année que je ne suis pas revenu parmi mes serviteures Démons. Le monde a bien changé. Mais qu'importe. Les Jeux seront les mêmes... Tous m'attendent, impatients. Je le sens. Je souris. J'aime ça. Être celui que l'on attend. C'est pourquoi je prends mon temps. Les Jeux vont bientôt commencer, je dois tout préparer pour l'arriver des champions. Je me régale d'avance de leur défaite ou de leur victoire. Voir, aucuns des deux. Je suis un homme plein de surprise, et j'aime ça. J'aime les surprises quand c'est moi qui les créent.

Je marche. Pour aller où ? Partout et nulle part. Je marche dans l'ombre des jours, dans la noirceur de la nuit. Je marche dans la beauté de la joie, et dans l'horreur de la rage. Je marche dans l'Arène. Tant d'émotions l'ont boulversée... Joie, colère, rage, avarice, acclamations, déceptions, horreur, sadisme, brutalités... Tant d'émotions qui me traversent, me transpercent, me bercent alors que je marche dans ses longs couloirs obscures... A chaque fois, c'est pareil. Je suis submergé. Mais j'aime ça. Cela prouve que mes Jeux sont réussis. Car sans toutes ces émotions à la fois négatives et positives, les Jeux ne seraient rien. Sans toutes ces émotions, je n'existerai plus. Je n'aurai plus aucunes raisons d'exister, et je m'évanouirai dans le Temps et l'Espace. Un jour, mon heure aura sonné. Mais ce jour n'est pas encore arriver, car je suis encore jeune et en bonne santé. Les Jeux vont débuter...

L'Arène est magnifique. Rayonnante et haute. C'est ma création. Et je l'aime. Je l'aime car elle est tout en contraste avec le Monde Souterrain. Elle est Lumineuse. Oui, c'est une Lumière pure dans les Ténèbres des Démons. Pourquoi avoir choisis un endroit tant en contraste ? Car, bien que moche, le Monde Souterrain est un endroit parfait, pour se cacher... J'arrive au centre de l'Arène, là où les tribunes encadrent un immense terrain de terre cuite d'où s'élève des piques acérés noir d'ébènes. Leurs compositions restera un mystère pour tous, sauf pour moi, car je suis leur créateur. Mais ce que tous savent, c'est qu'elles étaient extrêment résistantes, rien que pour le déplaisir des champions. Je lève la tête au ciel, et admire sa douce couleur orangée. Car oui, le ciel d'ordinaire noirâtre est coloré. C'est de là haut qu'arriveront nos champions...

Je tourne la tête à droite et à gauche. Personne. Mais je sentais l'excitation des Démons à des kilomètres à la ronde. Ils allaient bientôt venir pour occuper les tribunes. J'entendais déjà leur hurlement de plaisir. Un sourire froid étira le bout de mes lèvres. Je ne souris jamais. Sauf en de rares occasions. Et c'était toujours un sourire froid comme celui, un sourire a faire glacé le sang dans vos veines. J'aime ce sourire. J'aime presque tout en moi. Ma prestance, mon apparance, ma froideur, ma voix, mon éloquance, mon autorité... J'aime tout, moi et mes créations, les Hommes et les Démons, les Dieux et les Mortels, je suis neutre... Et sadique, il faut l'avouer. Mon corps s'évapore. Et je me martérialise à ma place de Maitre, dans une alcôve à découverte, possèdant un grand balcon d'ivoire brillant sous la luminosité du ciel. Au centre du Balcon, un grand Trône en Onyx Noir et or s'élève avec fierté, visible de partout dans l'Arène. Je m'y installe avec délicatesse, comme par peur de le briser. Ce qui est déjà arrivé. Une longue cape noire me recouvre de la tête au pied, faisant de moi une ombre parmi les ombres, et j'aimais ça. Personne n'avait encore jamais vu mes traits, et c'était mieux ainsi. Je tiens à mon anonymat.

Les Démons se sont installés dans un brouhaha pas possible. Mais ce son brutal m'empli de joie. Ils étaient tous toujours aussi impatients et fidèles à mes Jeux. C'est ma race préférée, vraiment. J'inspire à fond tout en fermant mes doux yeux. Je fais le vide dans ma tête, n'entendant plus que ma lente respiration. Et soudain, un coup de tonnerre envahit l'espace, faisant taire les Démons. Un silence pesant s'installa rapidement, tandis qu'un flash argenté les éblouit tous. Un flash qui se rétrécit jusqu'à former un petit halo partant du ciel orangé jusqu'à la terre rougeâtre. Un flash d'une étincelante luminosité. Des vibrations boulversèrent l'air, me transpercèrent. Un sourire froid vint de nouveau prendre place sur mon visage. Bientôt...

Très rapidement, le flash éblouit de nouveau tout le monde, même moi. Et une seconde plus tard, il disparut... Le silence resta ainsi longuement. Tous avaient les yeux rivés sur les champions. Moi, je les gardais encore fermés. Pas maintenant, pas encore... Les secondes filèrent telles des flèches. Je laissais le temps aux champions de se familiariser avec cet endroit. Mon Royaume. Et quand la tension des Démons fut proche d'éclater, je me levais. Tous les Démons me regardèrent alors. Je sentais chaque regard rivé sur moi, même mes champions m'ont observés. J'avance jusqu'à la balustrade, gardant les yeux fermés un long moment. Mes doigts rencontrèrent le marbre froid, et j'inspirais une grande goulée d'air avant d'ouvrir mes yeux rouges sangs lumineux pour les vriller sur les champions.

- Champions, bienvenus dans mon domaine, commençais-je d'une voix forte, clair et vibrante d'une froideur inégalée. Je suis le Maître du Jeu, enchanté de faire votre connaissance à vous tous, et vous êtes mes invités d'honneur ! Et rien que pour vous, un jolie spectacle vous sera offert... Où vous serez aux premières loges !

Ma dernière phrase fut accueillite par des exclamations bruyantes de joie des Démons, tellement fort que si les Humains auraient voulut protester, il m'aurait été impossible de les entendre. Levant mon bras à la verticale, le silence se fit soudain... Et quand je l'abaissais brutellement, les Démons hurlèrent encore plus fort, alors que les grilles métaliques s'ouvrent pour laisser place à mes créations... Des hybides, mi-dragon, mi-lézard, qui foncèrent droit sur les champions avant que ceux-ci n'eurent le temps de réagir...

( PNJ Event / Larchael / Aliena / Freya Lunacy / Idril / Eïliana / Ellana ! )

Quelques temps après l'arrivée d'Eïliana au Palais, Larchael avait reprit une vie "normale", pour un Empereur tout du moins. L'activité des Démons ne cessaient de s'accroître et tout démontrait que les Enfers se soulèveraient bientôt. Quand ? Dans quel but ? Où se manifesteraient les premiers Démons ? Qui les dirigeraient ? Une rumeur émanant tout droit d'Inferno disait que Lone aurait disparut, le jeune homme se demandait bien qui pouvait lui succéder ? Aliena avait évoqué une fois le nom de l'un de ses sbires qui lui aurait rendu visite un jour, mais il était incapable de se souvenir de son nom... Enfin, quelque soit le nouveau dirigeant de l'armée adverse, Larchael était bien décidé à mener ses troupes vers la victoire. Il envisageait même de faire une trêve avec les Elémentaux et d'établir une alliance ! Folie pure et simple ? Peut-être... Mais en y repensant, l'idée n'était pas si idiote. C'est vrai, les Elémentaux et l'Empire avaient un adversaire en comment : Inferno, autant s'allier contre les Démons et avoir plus de chances de vaincre que de rester chacund e son côté et être vaincu, non ?! Mais le problème, c'est que l'Empereur doutait que les Quatre Royaumes acceptent cette offre. Du côté d'Elrïa, c'était fort possible. Aliena était une Reine plutôt droite et censée, elle accepterait certainement. Mais quant-aux autres... Bref, la situation était au plus mal.

Le jeune homme étudiait des documents importants, relatant les récents faits du côté des Enfers. Bon nombre de ses espions étaient revenus sous forme de brochette carbonisés mais certains avaient pus revenir sains et sauf... Enfin sauf. Quelques morsures dans les bras, des morceaux de chairs en moins, des membre manquant, toutes sortes de séquelles en tout genre. Larchael les avait confié à ses meilleurs guérisseurs, mais la Magie n'était pas assez évoluée pour faire repousser des membres arrachés, ou mangés. Quelques chose l'intrigua sur le papier à moitié brûlé qu'il étudiait. Un symbole qui n'aurait pas dut se trouver là car il ressemblait fort aux anciennes écritures, celles sous forme de runes. Hors, après avoir fait quelques recherches, il avait découvert que cette langue n'était jamais parlée à Inferno. Il en conclut donc que, soit son espion s'était trompé, ce qui était peu probable vu le niveau de celui-ci, soit quelque chose ne tournait pas rond dans le monde d'en bas. Larchael avait opté pour la seconde hypothèse. Il se rendit donc à la bibliothèque du palais et feuilletait un bouquin traitant de cette écriture. Les heures passèrent sans qu'il ne trouve le symbole qu'il recherchait. Bientôt, une pile de livres qu'il avait dévoré sans rien y trouver s'établie près de lui. L'empereur allait jeter l'éponge lorsqu'il grimoire fermé par un cadenas lui tomba sur le pied. Il haussa un sourcil et porta son attention sur l'étagère d'où il était tombé. Étrange... Sans se poser plus de question, il ouvrit le vieux bouquin et à la première page, il vit le même symbole que celui présent sur le rapport de l'espion. Quelle drôle de coïncidence...

Intrigué, il reprit place sur sa chaise et lut les premières lignes du récit. Arrivé à la moitié du livre, il découvrit qu'il contait l'histoire d'un héros, combattant dans une arène fantastique et acclamé par la foule en délire. Cet être sans nom aurait combattus sans relâche et tuer tout ses adversaires, il aurait affronté des monstres redoutables et des guerriers hors pairs et après dix années de combats, il ressortit vainqueur de l'arène. Ce qu'il est devenu ? Cela reste un mystère, car les dernières pages du livre étaient arrachées. Larchael stoppa donc sa lecture ici, ne pouvant aller plus loin. L'Empereur fit donc marcher son cerveau, histoire de trouve rune certaine logique entre tout ça. Un héros légendaire dont le destin est inconnu... Un symbole provenant tout droit des Enfers mais se trouvant également dans la bibliothèque du Palais... Une arène et des combats sanglant... Et si ce terrain d'affrontement se trouvait précisément à Inferno ?! Cela expliquerait pourquoi le symbole se trouvait sur le rapport et également sur le grimoire, si cette hypothèse était vérifiée, cela signifierait également que ce livre viendrait tout droit des Enfers et qu'il fut écrit par un Démon... De plus en plus étrange... Gardant le grimoire dans la main, l'Empereur se leva et quitta la bibliothèque d'un pas rapide.

La nuit était tombée depuis quelques heures maintenant et il n'avait pas vu le temps passer. Il passa dans un couloir dont les fenêtres ouvertes donnaient une vue imprenable sur la mer. Cette vision lui rappela instantanément Eïliana, cette jeune Sirène qui avait fait irruption dans sa vie et dans son Palais brusquement. Il avait trouvé en elle une alliée de taille et il lui avait accordée sa totale confiance. Les Sirènes avaient tentées d'attaquer le Palais pour la retrouver... Mais tout s'était "plutôt bien finit"... Enfin, la Sirène logeait désormais dans des appartements non loin des siens, à l'étage au dessus. Il lui avait attribué les mêmes droits qu'à ses soldats, on pouvait dire qu'elle faisait officiellement partit de l'Empire désormais. Larchael ne savait toujours pas ce qu'elle comptait faire, si elle déciderait de partir pour explorer le monde, ou alors rester au Palais mais c'était la décision de la jeune femme, et même si il aurait préféré la garder auprès de lui, il ne pouvait l'empêcher de vouloir découvrir de nouveaux horizons. Mais ils n'en étaient pas là... Ayant besoin de l'avis de quelqu'un d'autre sur cette affaire, le jeune homme décida donc d'aller quérir celui de la Sirène. La Destructrice, son épée d'acier aux propriétés surpuissantes, était toujours accrochée sur son dos et il portait une cape noire, masquant ses vêtements couleur d'argent. Ses yeux rouges parcoururent le corridor et il repéra finalement l'escalier menant à l'étage supérieur. Le bouquin toujours en main, il gravit les marches et se dirigea vers les appartements de la jeune femme. C'est alors que le décor changea autour de lui et il eut l'impression de sombrer dans le vide.

- Champions, bienvenus dans mon domaine. Je suis le Maître du Jeu, enchanté de faire votre connaissance à vous tous, et vous êtes mes invités d'honneur ! Et rien que pour vous, un jolie spectacle vous sera offert... Où vous serez aux premières loges !

Qui parlait ? Le temps que ses yeux s'habituent à la soudaine clarté de cet endroit, Larchael ne put qu'entrevoir une massa grouillante s'élançant droit sur eux. C'était quoi ? Des mouches ? Des abeilles ? Éléphants ? Enfin, ces choses s'apprêtaient à ne faire qu'une bouchée de lui... enfin d'eux ! En tournant vivement la tête, il remarqua que d'autres personnes étaient présentes. Mais ce n'était pas le moment de fêter des retrouvailles avec d'éventuelles connaissances, l'heure était à la survie ! Voyant que les autres ne semblaient pas réagir, il leva le bras et un dôme d'éclairs se forma autour de lui et de ses compagnons de fortunes. Des foudres jaillirent de la bulle de protection et frappèrent furieusement les créatures monstrueuses qui tentaient de les attaquer. Certaines explosèrent en une pluie de chair dégoûtante, d'autre étaient juste sonnées et revenaient à la charge. L'Empereur les détailla alors avec plus de précision et il remarqua que ces monstres n'étaient pas seulement dangereux... Ils étaient aussi affreusement laids ! Mais bon, ce n'était pas l'important. Un bras électrifié toujours levé et l'autre tenant le grimoire, il observa les alentours. Une arène... Une gigantesque arène, tout comme dans le livre ! Était-ce la même que celle de l'histoire ?! L'Empereur reporta alors son attention sur les autres "champions". Il les connaissait tous, ou presque. Il y avait Ellana, une guerrière de l'Empire forte et avec une détermination de fer. La jeune Idril, il avait entendue parler d'elle et avait hâte de voir ce qu'elle valait dans "le feu de l'action". Et enfin la jeune Sirène, Eïliana. Du côté de l'Empire, c'était tout, ces trois femmes étaient censées être à son service, mais pour lui, elles étaient des alliés et non des subordonnés. Se trouvait là également l'incontournable Reine Elémental, souveraine d'Elrïa, Aliena. Il croisa son regard et leva sa main libre en symbole d’innocence.

- J'y suis pour rien cette fois, plaida-t-il.

Son regard glissa alors sur Freya Lunacy, il l'avait rencontrée dans la Forêt de Déteris. Cette jeune fille légèrement narcissique sur les bords lui avait parut plutôt sympathique, étrange mais sympathique. Seulement, les mystères entourant cette jeune demoiselle ne cessaient de l'intriguer, à vrai dire, il ne savait pas qui elle était réellement et cela le dérangeait quelques peu, c'était si frustrant de ne pas savoir à qui l'on à affaire réellement... Le jeune homme se reprit et reporta son attention sur les monstres puis sur ce fameux "Maître du Jeu" qui était certainement celui qui les avait amenés ici. Qui était ce type ? Que cherchait-il à faire ? La massa de Démons dans les tribunes, étaient-ils là tous les six uniquement pour servir de divertissement à ces monstres ? Si c'était le cas, Larchael les réduirait tous en cendres pour leur apprendre les bonnes manières... Inferno voulait jouer ? Alors ils allaient jouer...

- Ecoutez-moi tous ! tonna l'Empereur. On nous a fait venir ici pour divertir cette espèce sous évoluée, ne faites rien de dangereux et d'inconsidérés. Ne restez jamais seuls, l'arènes vous tueras certainement. Si nous voulons sortir vivant d'ici, on devra se serrer les coudes ! Je ne pourrais pas maintenir cette sphère éternellement, alors il faudra passer à l'offensive un jour ou l'autre, soyez prêt !

Un fredonnement. Léger, continue, fluide et envoutant. L’on n’entendait que ce petit fredonnement. Trois petites notes répétées en boucle, à différentes sonorités, brutalités et octaves. Un petit fredonnement à faire froid dans le dos. Un petit fredonnement qu’elle entendait en boucle dans sa tête. Elle n’entendait que ça. Car à l’époque, elle n’entendait que ça. Ce petit fredonnement. Léger et délicat. Un fredonnement qui lui rappelait tant de bons souvenirs. Un fredonnement à la fois enchanteur… et alarmant. Elle n’entend que ce petit fredonnement, dans sa tête, en boucle. Répétitif ? Oui. Comme ce son cristallin. Une voix de femme… C’était une voix de femme qui fredonnait ce petit air. Un air enfantin, mais merveilleux. Elle s’en souvenait comme si c’était hier. Et pourtant, si lointain…

Elle avait 7 ans. 7 petites années. Son père était grièvement blessé et obligé de rester coucher. Alors, elle avait pour obligation de chasser. Elle n’aimait pas chasser. Elle n’aimait pas tuer les animaux, elle se sentait comme… « Liée » à eux, d’une quelconque manière. Un bruit de feuille qui craque, et la flèche partie d’elle-même de son arc pour s’abattre dans l’œil d’un cerf. C’était le premier cerf qu’elle abattait. Généralement, ils ne se montraient qu’en de rares occasions. Elle l’entendit s’écrouler sans une plainte au sol. Elle bondit de son arbre et courut à travers les branches, silencieuse, pour arriver au chevet de l’animal mourant. Elle avait raté l’œil finalement, sa flèche s’est planté à quelques centimètres du globe oculaire. Du coup, le cerf ne put mourir rapidement. Il souffrait, elle le sentait au plus profond de son âme. Les bruits de la forêt c’était soudainement tut. Elle n’entendait plus rien, sauf la respiration lente du jeune animal. Alors, elle posa sa tête contre l’encolure du cerf, ferma les yeux tout en caressant son poitrail, et chantonna. Enfin, chantonna… Elle fredonna un petit air de trois notes. Trois petites notes légères et cristallines. Elle lui fredonna cet air jusqu’à ce qu’il rende l’âme. Et quand son buste arrêta enfin de se soulever au rythme de sa respiration, elle pleura. Elle aurait préféré qu’il meure plus vite, sans cette souffrance. Mais elle avait raté son coup. Essuyant ses yeux rapidement, elle se donna un air fier pour ne pas que son père ne sache qu’elle avait pleuré. Mais rien ne se passa comme prévu…

Aliena se réveilla alors en sursaut. Comme à son habitude, elle porta une main sous son coussin pour y dégainer sa dague, toujours près d’elle. Mais il n’y avait personne dans sa chambre. Personne sauf les fantômes de son passé. Elle reposa la dague sur le lit d’une main tremblante. La vie était une perpétuelle série d’épreuve qui se répète à l’infinie, jusqu’à ce que les erreurs du passé s’efface… Elle se leva. Il était vers le milieu de la nuit, mais elle n’avait plus sommeil. Elle se lava à l’eau d’une rivière près du Château, son arc royal posé contre le tronc d’un arbre. Quand elle fut enfin prête, elle caressa son arme avec émerveillement. Dire que cet arc avait appartenu à tous ses ancêtres… Elle se sentait un peu intimidée d’ailleurs. Sera-t-elle à la hauteur ? Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas manié cette arme, préférant la dague. Alors, elle prit une flèche et l’encocha avant de viser et de tirer. La flèche se planta en plein milieu d’une feuille tombant doucement au sol. Elle fit cette exercice jusqu’à ce qu’elle n’est plus de flèche. Elle les ramassa lentement, les remettant dans leur fourreau une à une, avant de regagner son Palais. Mais, avant même qu’elle n’atteigne les hautes portes, un vertige la prit. Tout devint flou autour d’elle, alors elle ferma les yeux un instant… Et l’instant d’après, le décor n’était plus du tout le même.

Aveuglée, elle mit un bon bout de temps avant que ses yeux ne s’habituent à la luminosité. Autour d’elle, plus d’herbe. Plus cette rassurante mélodie champêtre. Rien, sauf du sable, des hurlements de joie, et tout autour d’elle, à ce qui ressemblait à une Arène… Une Arène ? Avec des… Elle plissa les yeux pour discerner les « supporters » et reconnut à leur hideuse face, les Démons. Une Arène de Démons. Et pas que… Non seulement elle était au centre de l’attention, mais en plus, il n’y avait pas qu’elle dans le lot ! Elle reconnut Ellana, jeune paladine qu’elle avait rencontré à Impéria, et Larchael. Les autres lui étaient inconnus, mais elle reconnut à l’énergie qu’une jeune femme semblait être une Elémentale. Elle n’eut pas le temps de poursuivre son étude qu’une voix s’éleva des tribunes.

- Champions, bienvenus dans mon domaine. Je suis le Maître du Jeu, enchanté de faire votre connaissance à vous tous, et vous êtes mes invités d'honneur ! Et rien que pour vous, un joli spectacle vous sera offert... Où vous serez aux premières loges !

Elle n’eut pas le temps de tourner sa tête vers la provenance de la voix que des… Animaux hybrides sortirent de leur cachette et foncèrent droit sur eux ! Elle arma son arc, bandant les muscles, une flèche déjà encochée, lorsqu’un dôme d’éclair se forma tout autour d’eux, les protégeant et les piégeant par la même occasion. Car maintenant, les bêtes tournaient autour du dôme inlassablement. Ainsi, si Larchael – car il ne fait aucun doute que ce soit lui l’auteur de ce bouclier – décidait de lever la protection, ils se feraient tous déchiquetés… Ou pas, si ils décidaient d’unir leur force. Aliena baissa quelques peu son arc, les muscles toujours bandés, tous ses sens en alerte, et croisa le regard de l’Empereur.

- J'y suis pour rien cette fois, plaida-t-il.

Elle leva les yeux au ciel. Evidemment qu’il n’y était pour rien, sinon pourquoi se serait-il mit dans le pétrin avec eux ? Enfin bref, leur n’était pas à cela. Elle regarda autour d’elle avec son air froid et implacable, formant déjà une petite stratégie dans sa tête, oubliant tout ce qu’il se passait dans le dôme, toute son attention étant focalisée sur les bêtes immondes qui bavaient d’envie de les croquer. Ils avaient une forme … Très… Comment dire… Etrange. Ils possédaient tous une longue queue écailleuse verte sombre qui semblait être la motrice qui les empêchait tous de tomber sous leur poids. C’était comme la queue des chats qui leur permettait de garder l’équilibre. Tout le reste de leur corps était aussi recouverte d’écailles, mais noires comme la nuit. Ils possédaient de longues griffes acérées rappelant les dragons, et leur gueule aussi font penser aux dragons. Ils avaient une longue mâchoire toujours ouverte à cause de leurs immenses dents aiguisées, et une longue langue râpeuse qui pendouillait. C’était… Ecœurant.

- Ecoutez-moi tous ! tonna l'Empereur. On nous a fait venir ici pour divertir cette espèce sous évoluée, ne faites rien de dangereux et d'inconsidérés. Ne restez jamais seuls, l'arène vous tuera certainement. Si nous voulons sortir vivant d'ici, on devra se serrer les coudes ! Je ne pourrais pas maintenir cette sphère éternellement, alors il faudra passer à l'offensive un jour ou l'autre, soyez prêt !

Elle tourna lentement la tête vers le jeune Empereur, son regard se durcissant de secondes en secondes. Il semblait bien connaître cet endroit… S’en devenait suspect. Elle le détailla de long en large, et remarqua enfin le petit bouquin qu’il tenait toujours contre lui. Etrange, elle savait qu’il avait un petit penchant pour la lecture, mais de là à en emportait un dans cette galère, alors là chapeau, on ne pouvait pas faire mieux comme arme de destruction massive. Elle s’approcha de lui à pas tranquille, lâchant son arc d’une main, mais le tenant toujours aussi fermement de l’autre, et prit le bouquin des mains de Larchael et l’étudia sous toutes les coutures. C’était un vieux bouquin qui devait avoir plus d’un siècle. C’était un miracle qu’il ne s’effritait pas sous ses doigts non délicats.

- Très bonne lecture du soir, fit-elle ironiquement.

Poussée par la curiosité, elle l’ouvrit à la première page et vit… Un Symbole qui ne lui était pas étranger, mais elle n’aurait sut où elle l’avait vue. Haussant les épaules avec indifférence, elle rendit son bouquin à l’Elémental de foudre et reprit son arc à deux mains, se préparant à l’attaque.