"La curiosité d'une poupée pourrait bien la perdre un jour" [Larchael/Freya]

<< Certaines poupées préfèrent rester sagement sur leur étagère, à l'abri du danger. Elles ne veulent pas briser leur routine, et encore moins leur jolie peau de porcelaine en osant s'aventurer en terres inconnues. Mais il arrive que parmi toute une collection, il y ait une poupée qui veule voir autre chose que le paysage habituel. Routine trop lassante, poussière étouffante sont des causes tout à fait valable. Cependant, notre poupée à nous est essentiellement animée par un passé qui remonte doucement à la surface. Tandis que ses compagnons la conseillent de rester en place sur une étagère, la petite poupée s'en va. Tu n'aurais pas du... >>

Plusieurs jours s'étaient écoulés avant que Freya ne prenne la décision de partir une bonne fois pour toute de chez elle, en quête d'indices sur son triste passé qui fait ce qu'elle est à présent. Elle se souvenait parfaitement du petit monologue de son “père de coeur” qui avait mentionné le fait qu'elle avait été abandonnée dans un endroit dont elle avait totalement oubliée le nom. Mais pourquoi Diable ses parents l'avaient elle ''lâchée'' ainsi en milieu hostile, qui plus est ? Car d'après les dires de Daren, l'endroit où elle s'était retrouvée faisait partit de l'Empire. Bien entendu, Freya n'avait rien contre l'Empire, mais, étant désormais une habitante de Saturnia, cela risquerait de lui poser des problèmes. Mais pourquoi ? Hein, pourquoi ? Pourquoi les Elémentaux étaient t'ils en froid contre l'Empire ? Voilà une chose que Freya ignorait, et dont elle ne tarderait sans doute pas à avoir la réponse.

La jeune se prit la tête dans les mains, ne supportant pas de se torturer ainsi mentalement. Il y avait beaucoup trop de choses auxquelles elle n'avait pas encore d'élements de réponses.. Ses parents et leur haine, l'Empire et la guerre, et surtout l'Empereur. Et oui, ce cher Empereur intriguait beaucoup la petite poupée. Il devait vraiment être fort et sans pitié. Dans le village où était Freya, l'Empereur n'était pas vraiment bien vu. Pour faire simple, il semblait être presque autant haït que Freya l'était par ses parents. Elle releva le visage, soupirant un peu.

“Allons allons Freya, inutile de te questionner ainsi. L'empire ne doit pas être bien grand, il te sera facile de reconnaître l'endroit où tu étais il y a maintenant une dizaine d'années...”, se dit-elle.

Elle tenta alors de se remémorer cet endroit passé... Une vallée, casiment déserte, de la végétation noircit... Et surtout cette présence horrible, malsaine qu'elle avait ressentit. L'atmosphère y avait vraiment été opressante.

Elle marchait à présent depuis pas mal de temps dans les terres impériales, légèrement perdue mais confiante malgré tout. Confiance qu'elle ne devrait pas avoir, du fait qu'elle était totalement sur le mauvais chemin. Mais comment pouvait-elle le savoir ? Ses yeux bleus se posèrent sur un village qu'elle pouvait nettement apercevoir. Le village était vraiment grand. Compte tenu des conflits et de la guerre, il n'aurait vraiment pas été judicieux de demander sa route à un villageois. Alors, la jeune fille remarqua un arbre, puis un autre, et pour finir, une forêt entière. Elle était proche du village, mais dégageait une aura étrange qui donnait l'impression qu'elle n'avait rien à faire là...

“Oh...! Au Diable cette vallée ! J'ai bien envie de jouer dans cette forêt !”, pensa t-elle, impatiente de jouer dans cet endroit si lugubre.

Elle se fit discrète pour pénétrer la forêt sans se faire remarquer. L'endroit était vraiment sombre, et la petite poupée eut un frisson glaciale qui lui recouvrit le corps. Elle aurait préféré repartir, mais la curiosité l'en empêcha. Quelques brefs rayons de lumière transperçaient les feuillages, réchauffant par moment la peau de Freya qui frissonait un peu. L'étrange végétation attira son attention. Sautillant joyeusement, elle s'approcha de ce qui semblait être une fleur. La tige dégoulinait d'un liquide gluant, tandis que les pétales, elles, étaient sèches et rugeuses. Freya sentit l'étrange fleur, et l'odeur fut tellement répugnante qu'elle lâcha un petit cri de dégoût avant de se reculer rapidement. Trébuchant bêtement sur une ronce au sol, elle bascula en arrière et se retrouva sur l'arrière train. Affichant une moue boudeuse, vexée d'être tombée ainsi. Puis, elle regarda autour d'elle et arriva vite à une conclusion : elle était perdue.

“Quelle malheur ! Me voilà...perdue...!”, dit-elle, sur un ton des plus plaintif.

Larchael sortit de son Palais. Pour quelles raisons ? Effectuer une petite ronde nocturne comme il aimait tant le faire. La dernière fois qu'il avait fait ça, il avait rencontré Ellana. Il ne pouvait évidement pas se douter qu'il allait encore faire une étrange rencontre... Bien sûr, il avait revêtit sa tunique noir mais également sa longue cape à capuche pour ne pas qu'on le reconnaisse. En tant qu'Empereur, il aurait dut être accompagné de garde rapprochée mais il n'aimait pas ça. Il se jugeait assez grand pour se débrouiller seul. C'est vrai, il était considéré comme l'homme le plus puissant de l'Empire, pourquoi aurait-il besoin de protection ? Mais quelque chose lui arracha un sourire. Pour sortir de son propre Palais, il était obligé de se camoufler. N'était-ce pas ironique ? Si cela l'était en soi. Mais Larchael ne s'en souciait pas, il avait fait ça tellement de fois que ça en devenait presque une routine.

Il marcha dans la Vallée des Spectres d'un pas tranquille. Pourquoi se presser ? Il observa la « vie » des Esprits alentour. Tout semblait si calme lorsque l'on était mort. Mais ce n'était pas le moment de s'extasier devant ces fantômes. Il se posait bien des questions mais tout ça c'était ses affaires. Gérer un Empire pouvait être plus compliqué qu'on ne pouvait le croire... Surtout lorsqu'une armée d'Elémentaux tente de vous détruire à chaque jour de votre vie. Ça ce n'était pas vraiment une partie de plaisir. Mais bon, il finirait bien par trouver le moyen de mettre fin à tout cela. Les Royaumes Elémentaux ne voulaient en aucuns cas s'allier à son Empire, ils lui faisaient la guerre, et lui que devait-il faire ? Se battre alors qu'il prônait la paix ? A vrai dire, il n'avait pas vraiment le choix. Si il ne résistait pas, son Empire serait perdu. Il était dans une impasse.

C'était pour ça qu'il sortait quelques fois, pour réfléchir espérant qu'un de ces jours, il aurait une illumination et qu'il pourrait tout résoudre d'un claquement de doigt. Malheureusement c'était loin d'être le cas. A chaque fois, il en arrivait à la même conclusion : la guerre était inévitable et la paix ne pouvait prendre place. Voilà, alors qu'il recherchait la paix, il se retrouvait en train de faire la guerre. Ça aussi c'était ironique. Où avait-il fait erreur ? Il s'était hissé au sommet, il était devenu quelqu'un d'important, il avait construit son territoire et l'avait étendue sans violence jusque là. Les Fées et les Dragonniers l'avaient appuyés, ils avaient crut en ses projets comme beaucoup de gens et maintenant, les Elémentaux faisaient barrage. Saturnia, Elrïa, Aquasta et Karistel, ces quatre Royaumes faisaient tout pour le mettre à genoux. Ils refusaient une alliance. Pourquoi ? Si Larchael avait put entrer dans la tête des monarques de ces Royaumes, il aurait sûrement comprit. Mais là, la compréhension était une chose qu'il ne pouvait avoir. Et le même schéma se répétait. Les Elémentaux attaquaient, l'Empire ripostait, les batailles se succédait, les soldats tombaient, les morts se multipliaient...

Le jeune Empereur arriva au niveau du Village d'Imperia. Il sourit en voyant la vie suivre tranquillement son cours. Au moins il y avait des jours où aucun assaut n'avait lieu, où rien ne venait perturber le calme régnant dans l'Empire. Larchael ne s'arrêta pas au hameau, il voulait plutôt marcher en forêt, dans la Forêt de Déteris. Il s'enfonça dans la sylve, en humant l'air et en observant la végétation. Un léger sourire en coin dessiné sur ses lèvres, il était en paix avec lui même. Et ça, c'était rare. Il aimait cet endroit, car il était dangereux et calme, ça lui ressemblait en quelque sortes. C'est alors qu'il entendit une voix, non c'était plus une sorte de gémissement.

“Quelle malheur ! Me voilà...perdue...!”

C'était une petite voix, douce et féminine. Obliquant vers la gauche, il suivit ses sens pour se rendre jusqu'à la source de cette voix. Le jeune homme découvrit alors une fille, assise sur le sol. Elle affichait une moue boudeuse et d'après ce qu'il avait entendu quelques instants auparavant, elle était perdue. Il décida alors de lui venir en aide.

« Excusez-moi mademoiselle, avez-vous besoin d'aide ? »

<< Ce n'est pas toujours facile d'être une poupée. La vie sur une étagère, en plus d'être monotone, peut être très vexante. Eh oui ! C'est vexant pour une petite poupée, de ne pas être regardée et admirée. Elle est malheureuse, si elle n'est pas désirée de tous. Il faut que l'on s'intéresse à elles, au risque de les briser à jamais. Dis moi, petite poupée, tiens tu vraiment à te faire remarquer aujourd'hui ? >>

La pauvre petite poupée restait par terre, jambes tendues, fixant avec amertume l'horrible fleur qui empestait tellement que la pauvre demoiselle s'en était retrouvée au sol Du moins, c'était une ronce qui était coupable. Oui, on parle ici de culpabilité. Même la nature devient coupable, lorsqu'il s'agit de blesser une aussi gracile jeune fille. La blessure n'était pas que physique, mais aussi mentale. Bien que Freya ne montrait aucune émotion, au fond d'elle elle était très triste. Après tout, la ronce avait été si méchante avec elle ! Elle s'apprétait à brûler par envie de vengeance, la mauvaise plante ainsi que la fleur, quand soudain, une voix brisa le silence qui s'était installé.

« Excusez-moi mademoiselle, avez-vous besoin d'aide ? »

Freya, contrairement à d'habitude, ne sursauta pas pour une fois, malgré que la voix avait surgit si brutalement et lui avait fait peur. Cependant le ton de celle ci était plutôt doux et aimable. Enfin quelqu'un qui pourrait aider, sans doute, la jeune fille. Cela la rassura un peu, car après tout, elle était en territoire ennemi. Elle aurait aimé se relever, au lieu de rester ainsi à terre, mais elle n'y arriva pas. Oubliant partiellement que quelqu'un était là, elle chercha d'où venait le problème qui l'emêchait de se lever du sol. Ses yeux bleus remarquèrent alors que c'était sa cuisse le “problème”.Érafflée par les ronces , elle était comme figée. Impossible de la bouger. Freya regarda alors son propre sang couler le long de sa peau, retombant sur la terre fraîche. Alors, elle s'exclamma :

“Ah ! Voilà que mon sang va nourir cette maudite ronce qui a OSÉ me faire tomber, MOI ! Tu ne paies rien pour attendre ! ”

Elle avait insisté sur le “moi”, comme si cela était un crime impardonnable de s'en prendre à elle. Freya avait la nette impression que ses “agresseurs” se moquaient d'elle. Idée assez étrange, quand on considère le fait que les coupables ne sont que des végétaux. La jeune fille eut alors un “déclic”, se rappelant soudainement qu'elle n'était pas seule. Puis, elle leva son visage pour voir qui avait parlé. Il était bien temps de s'en soucier. Freya avait du mal à distinguer le visage de l'homme qui avait prit la parole, du fait qu'il avait revêtit une longue cape sombre ainsi qu'une capuche. Elle arriva tout de même à distinguer deux yeux rouges, ainsi que des mèches noirs virant sur le gris. Elle s'intéressa à lui quelques instants, avant de rediriger son regards vers sa petite blessure, faisant une mine assez insouciante pour masquer l'intérêt qu'elle éprouvait pour cet inconnu. Il l'intriguait beaucoup, mais pas question de le montrer.

“Mon papa m'a toujours appris à ne pas parler aux étrangers.”, finit-elle par dire sur un ton assez enfantin.

Elle se mit à chantonner un petit air doux, commençant à peigner ses cheveux blonds. Pourquoi agissait elle ainsi ? Nul ne le savait. Peut être était ce pour susciter la curiosité chez son interlocuteur. Étant bien trop souvent seule, elle aimerait sans doute que l'on s'intéresse à elle. Elle aurait pu continuer à jouer la comédie longtemps, mais sa cuisse blessée fut saisit par une horrible douleur. Ayant l'impression de se faire mordre toute la jambe, elle plaqua une de ses mains sur sa blessures en poussant un léger cri de douleur. Elle ferma les yeux pour retenir quelques larmes, tremblotant un peu. Quelques secondes passèrent alors, et elle finit par dire doucement :

“Monsieur...faites quelque chose, ma cuisse me fait horriblement mal ! Je n'arrive pas à bouger...”

Elle aurait très bien pu se soigner d'elle même. Mais dans ce cas, quel était l'intérêt ? Sachant qu'elle pouvait avoir de l'aide, elle comptait bien s'en servir un peu. L'homme pourrait même, peut être, la conduire dans la vallée des spectres. Ignorant tout de lui, ami ou ennemi, elle était prête à recevoir son aide.

Il la regarda un instant, quelle étrange jeune fille. Elle ressemblait étrangement à une poupée. Vous savez ces poupées de porcelaines capable de se briser au moindre choc, ben c'était l'impression que Larchael eut en l'apercevant.

“Ah ! Voilà que mon sang va nourir cette maudite ronce qui a OSÉ me faire tomber, MOI ! Tu ne paies rien pour attendre ! ”

Elle voulait.... se venger d'une ronce ? L'Empereur haussa un sourcil et esquissa un sourire. Oui cette fille était étrange mais elle était attachante, elle parlait comme une enfant et avait l'allure d'une petite et fragile poupée. C'était étrange mais tout le monde avait son propre caractère, et celui de cette jeune fille était assez spécial. Tant mieux ! Il en avait marre de toutes ces personnes qu'il rencontrait et qui étaient toutes aussi simple et banales. C'était frustrant à force. Il plongea son regard dans celui de la jeune fille lorsqu'elle le détailla. Il contempla un instant la couleur bleu de ses yeux juste avant qu'elle ne détourne le regard pour reporter son attention sur sa blessure.

“Mon papa m'a toujours appris à ne pas parler aux étrangers.”

Il a raison, mais il aurait également dut te dire que se balader dans cette forêt est dangereux.

Cette mine enfantine lui arracha un nouveau sourire. En plus de ressembler à une poupée, elle avait ce visage enfantin qui ne pouvait que vous attendrir. Mais hors de question de le montrer, il était bien trop fier pour ça. C'était peut-être l'un de ses gros défauts, ou alors étai-ce une qualité ? Difficile de faire la différence entre les deux... Seulement sa fierté lui avait causé beaucoup d'ennui par le passé et Larchael était du genre à ne pas accepter la défaite. Cependant, il darda son regard sur la blessure de la jeune fille, en la détaillant plus attentivement du coin de l’œil. Il l'écouta chanter et la regarda brosser ses cheveux en haussant un sourcil. Lui qui voulait rencontrer quelqu'un qui se détachait de la normale, il était servit ! Mais lorsqu'elle plaqua une main sur sa blessure et qu'elle poussa un petit cri, il retrouva son sérieux et perdit son sourire. Rapide comme l'éclair, il posa un genou à et plaça sa main sur celle de la jeune fille.

“Monsieur...faites quelque chose, ma cuisse me fait horriblement mal ! Je n'arrive pas à bouger...”

Laisse-moi voir...

Il décala délicatement sa main et la fixa de ses yeux rouge avant de reporter son attention sur la blessure. Une vilaine blessure. Il l'effleura du bout des doigt et retira sa capuche. Il devait arrêter le saignement si il voulait que cette fille ne perde pas trop de sang. Sinon elle pourrait bien perdre connaissance, voire pire. Il déchira un morceau de sa cape et commença à l'entourer autour de la cuisse de la jeune fille. Il le serra assez fort pour exercer une assez puissante pression sur la plaie, mais pas trop pour ne pas non plus lui faire mal. Lorsqu'il plaça sa main sur le bandage improvisé, un léger picotement le parcourut. Ça faisait souvent cela, la foudre qui se manifestait en très petite quantité produisait souvent cet effet là.Il retira doucement sa main et sourit en plongeant de nouveau son regard dans celui de cette jeune fille.

Ça devrait suffire jusqu'à ce que tu reçoive des soins plus appropriés. Par contre évite de marcher mais dis-moi... Comment t'appelles-tu ?

“Il a raison, mais il aurait également dut te dire que se balader dans cette forêt est dangereux. “

Etait ce une menace ? Cet homme qu'elle ne connaissait guère était il en train de lui prédire de mauvaises choses ? Non, bien sure que non. Il ne pouvait pas être mauvais au point de profiter d'une petite poupée. Alors, cette phrase ne pouvait être qu'un conseil, dans le but de protèger la jeune fille. En clair, elle ne devait pas rester dans cette forêt. C'était simple à comprendre, et pourtant, Freya ne pouvait s'empêcher de méditer sur ces mots. A part de vilaines fleurs et des ronces sournoises, qu'est ce qu'il pouvait y avoir de si dangereux ici ?
Lorsquelle se plaignit que sa blessure lui faisait mal, l'homme se mit à régir très rapidement. En une fraction de seconde, il se trouvait à genoux aux côtés de la jeune demoiselle, plaçant une main rassurante sur la sienne. Ce contact quelque peu trop brutal pour elle la fit sursauter. Ce mouvement lui valut une intensification de la douleur ressentit. Alors qu'elle en oubliait de ne “pas parler aux inconnus”, elle lui demanda de l'aider. Bien entendu, elle aurait pu le faire seule. En tant que magicienne bien plus que confirmée, elle pouvait facilement extraire toutes sortes de poisons et grâce à Caïn, cicatriser très vite. Mais elle se devait de tester cet inconnu, en plus de profiter de la bonté de celui-ci. Mais où était le mal ? Après tout, jamais personne ne s'était occupée d'elle depuis qu'elle vivait à Saturnia. Même ses propres parents n'avaient pas voulu d'elle. La question se repose alors : où est la mal ? Freya était heureuse de sentir la main de cet homme sur la sienne, appréciant la chaleur de sa peau. Le fait d'être toujours seule avait condamné la poupée à s'émerveiller à chaque fois qu'un humain l'effleurerait.

“Laisse-moi voir... “, lui dit-il.

Doucement, il décala sa main pour observer la vilaine blessure. Puis, il y glissa ses doigts pour l'effleurer, faisant grimacer la jeune fille. L'homme retira ensuite sa capuche, à la grande surprise de Freya qui put enfin mieux l'observer. Alors qu'il commençait à lui administrer les premiers soins, Freya en oubliait la douleur pour porter toute son attention sur le physique de son “sauveur”. Son visage affichait une expression sérieuse qui eut pour effet de faire rire la demoiselle.

“Vous êtes drôle à voir, avec votre visage si sérieux !”, s'exclamma t'elle avant de remarquer qu'il arrachait un bout de cape pour lui faire un bandage improvisé. La pression exercée avec celui-ci n'était pas très agréable, à l'inverse du visage de cet étrange homme. Celui ci plongea alors ses yeux rouges dans ceux de la petite poupée, arborant un doux sourire qui l'a fit frissonner. C'était incroyable, l'effet que pouvait lui faire les rapports humains, aussi simples soient-ils.

“Ça devrait suffire jusqu'à ce que tu reçoives des soins plus appropriés. Par contre évite de marcher mais dis-moi... Comment t'appelles-tu ? “

Eviter de marcher ? Facile à dire ! Et comment allait elle retourner chez elle si elle ne pouvait même pas marcher ? Elle pouvait toujours créer un portail vers Saturnia, mais dans ce cas celà ne serait pas amusant. Mais quelque chose d'autre interpella la jeune fille : il lui demandait son nom ! Ce garçon s'intéressait à elle, et non pas en tant que bourreau prêt à foncer sur sa victime. Par conséquent, il n'allait pas lui faire de mal. Voilà qui était rassurant. Soutenant le regard de son interlocuteur, elle se mit à sourire à son tour.

“Merci beaucoup monsieur... Je m'appelle Freya Lunacy. Et je vous dois une fière chandelle ! Que pourrais je donc faire pour vous remercier de votre extrême gentillesse ?”

Elle pencha légèrement le visage sur le côté, en profitant alors pour peigner ses cheveux à nouveau. Elle pouvait se détendre à présent, il était évident que ce gentil monsieur ne lui ferait aucun mal. Cela la réjouissait grandement. Elle le détailla un peu plus attenvivement, trouvant que sa présence était assez imposante et intimidante. Ainsi, elle ne put soutenir davantage son regard et détourna les yeux vers son bandage de fortune. Elle appuya alors dessus avec son index, laissant échapper une légère plainte. Puis, comme si celà était amusant de souffrir, elle appuya de nouveau, faisant comme si son index rebondissait sur un trampoline. Malgré la douleur, celà la fit rire.

“Comme c'est amusant ! Il me suffit d'appuyer pour que toute ma jambe soit parcourut d'un étrange phénomène.. Comme si un éclair traversait ma jambe à toute allure !”

Puis, elle se calma un peu, prenant une mine faussement sérieuse. N'osant toujours pas le regarder dans les yeux, elle ajouta :

“Suis-je bête ! Je ne vous ai même pas demandé votre patronyme ! ... Pardonnez moi, c'est impolit de ma part... A qui ai je l'honneur ?”

Etant alors comme piquée par ce que l'on appelle la “curiosité”, elle se mit à quatre pattes pour ensuite se rapprocher de l'inconnu, fortement intriguée.

“J'aimerais beaucoup savoir ce qui vous a amené dans cette forêt perdue ! ...Oh ! Peut être que vous vivez pas loin d'ici, je me trompe ? Cette forêt regorge peut être d'animaux, et vous êtes venus chasser un peu ? ...Ah ! Malheureusement, je ne suis pas un animal... Désolé...!”

De nouveau, elle se mit à rire tendrement, attendant avec impatience qu'il réponde à ses interrogations afin qu'elle en sache plus sur lui. C'était toujours un plaisir pour elle, de parler avec autrui. Les moindres détails, même insignifiants avaient de la valeur pour elle.

“Merci beaucoup monsieur... Je m'appelle Freya Lunacy. Et je vous dois une fière chandelle ! Que pourrais je donc faire pour vous remercier de votre extrême gentillesse ?”

Il regarda une nouvelle fois cette étrange jeune fille et lui sourit, d'où sortait-elle ? Ce n'était pas tous les jours que l'on rencontrait une jeune femme de ce genre. Freya... Jamais il n'en avait entendu parlé, même si elle l'intriguait il décida de répondre à ses questions avant de poser les siennes. En tous cas elle avait la langue bien pendue... Et ce n'était pas pour lui déplaire, ce genre de conversations lui manquaient quelques fois.

- Je n'ai besoin de rien, merci.

Elle peigna à nouveau ses cheveux et Larchael se dit qu'elle devait avoir un petit côté narcissique, tout du moins c'était ce qu'elle laissait entrevoir. Il esquissa un sourire à cette pensée puis reporta son attention sur Freya.

“Comme c'est amusant ! Il me suffit d'appuyer pour que toute ma jambe soit parcourut d'un étrange phénomène.. Comme si un éclair traversait ma jambe à toute allure !”

Un éclair... Par réflexe Larchael éloigna sa main de la jeune femme, évidemment... Même si il s'agissait de son héritage, il n'en était pas des plus fier et faire peur à cette jeune fille ne serait pas très judicieux.

“Suis-je bête ! Je ne vous ai même pas demandé votre patronyme ! ... Pardonnez moi, c'est impolit de ma part... A qui ai je l'honneur ?”

- Larchael, c'est mon nom.

“J'aimerais beaucoup savoir ce qui vous a amené dans cette forêt perdue ! ...Oh ! Peut être que vous vivez pas loin d'ici, je me trompe ? Cette forêt regorge peut être d'animaux, et vous êtes venus chasser un peu ? ...Ah ! Malheureusement, je ne suis pas un animal... Désolé...!”

Il rit avec elle un instant avant de se reprendre.

- Ce qui m'amène ici ets simple, j'ai simplement besoin de prendre l'air, m'éloigner de tout. Cet endroit est certes dangereux mais je sais me défendre... Et toi, que fais-tu ici ?

"Je n'ai besoin de rien, merci."

Bien évidemment qu'il n'avait besoin de rien ! Comment avait elle pu croire pendant un instant qu'elle pourrait être utile à qui que ce soit ? A part "faire jolie", les poupées ne servent pas à grand chose. Ainsi, elle eut une légère sensation d'être inférieure à cet homme. D'ailleurs, c'était la première fois qu'elle ressentait cela. D'habitude, elle n'éprouvait pas le besoin d'être utile aux yeux des autres, se suffisant à elle même.

Elle le regarda reculer sa main, se demandant alors pourquoi faisait il cela. Le geste d'écart de la part du jeune homme avait été rapide, comme si c'était un réflexe. Freya se demanda alors si elle l'effrayait, ou si il pensait qu'elle avait la peste. Cependant, elle n'en dit rien. Elle lui demanda simplement son patronyme.

"Larchael, c'est mon nom."

Larchael...Larchael... Se nom lui disait vaguement quelque chose. Elle tenta de plonger dans ses pensées pour retrouver où elle avait entendu ce prénom. Toujours perdue dans ses pensées, elle répondit distraitement :

"C'est un très joli prénom... Larchael..."

Lorsqu'elle s'excusa de ne pas être un animal, Larchael se mit à rire. Se moquait il d'elle ? Les joues de la poupée se teintèrent légèrement de rouge. Elle se releva alors du sol, mettant correctement sa jupe en place avant de peigner de nouveau ses cheveux, inlassablement.

"Ce qui m'amène ici est simple, j'ai simplement besoin de prendre l'air, m'éloigner de tout. Cet endroit est certes dangereux mais je sais me défendre... Et toi, que fais-tu ici ?"

Elle l'écouta attentivement, ayant un peu de mal à comprendre pourquoi avait il tant besoin de prendre l'air et de s'éloigner de tout. Cela l'intrigua. Puis, fièrement, elle répondit :

"Moi aussi je sais me défendre !...bien que cette ronce m'ait eu par surprise ! Sinon, je ne me serais pas faites avoir !"

De nouveau, elle sentit ses joues s'enflammer par la honte. Comment pouvait elle prétendre savoir se défendre alors qu'une simple ronce avait eu raison d'elle ? Elle se tourna alors dos à Larchael, cachant son visage dans ses mains. Il lui fallut quelque temps pour daigner à reprendre la conversation. Serrant les poings, elle refit face à Larchael en prenant un petit air chétif.

"Je suis ici car...car..." Elle était ici car elle s'était perdue ! Au lieu de se rendre à la vallée des spectres, elle s'était retrouvée ici. La curiosité y était également pour quelque chose. Elle ne pouvait tout de même pas dire qu'elle s'était perdue ! Une fois encore, la honte la submergea. Elle cacha ses joues rougies, répondant d'un air agacé : "Vous...vous n'avez pas besoin de le savoir de toute façon !"

Elle claqua son pied au sol, croisant alors les bras en lui tournant le dos. Mais rapidement, sa curiosité reprit le dessus.

"Dites moi, Larchael, c'est parce que trop de femmes vous courent après que vous voulez prendre l'air et vous éloignez de tout ?...où bien vous êtes un prisonnier qui vient de s'échapper et vous n'osez pas me le dire ?"

Son expression devint alors des plus candides, regardant intensément Larchael.

"C'est un très joli prénom... Larchael..."

L'Empereur ne dit rien, si son nom n'évoquait rien à cette jeune fille, c'est que sa réputation n'était pas aussi grande et répandue qu'il ne le pensais... Sans paraître orgueilleux, il aurait crut que son appellation aurait circuler dans tout le continent durant ces dernières années... Mais bon, ce n'était pas grave, peut-être que Freya était trop jeune pour le connaître, ou plutôt son titre...

"Moi aussi je sais me défendre !...bien que cette ronce m'ait eu par surprise ! Sinon, je ne me serais pas faites avoir !"

Il rit a cette remarque. Personnifier une ronce ! En voilà une bien drôle de jeune fille... Cette femme l'intriguait de plus en plus, elle semblait si... innocente. C'était étrange car Larchael percevait en elle une certaine force, de caractère et physique, un mélange assez surprenant chez un être aussi chétif. Elle disait savoir se défendre... Peut-être était-ce vrai mais l'Empereur doutait sur un certain point... Faisait-elle partit de l'Empire ou était-elle une Elémentale ? Il n'y avait pas fait attention jusqu'à maintenant mais ses craintes s'étaient éveillés seulement il en laissa pas ce doute transparaître sur ses traits, se contentant toujours d'afficher une expression des plus sûres et rassurantes.

Je n'en doute pas une seconde Freya, mentit-il. Les ronces sont des ennemis mortels, extrêmement dangereux, à côtés d'elles, les Démons ne sont que des végétaux inanimés !

Ironie ? Non vous croyez... L'Empereur aimait taquiner les gens, c'était l'une de ses nombreuses facettes, peux de personnes les connaissaient toutes mais il y en avait deux principales : l'Empereur sérieux, sans foi ni loi, implacable et Larchael, l'humaniste défendant les droits des Hommes et tentant d'amener la paix en ce monde. Les deux combinés en une donnaient ce mélange qui faisait l'Empereur Larchael, parfois l'une prenait le pas sur l'autre, d'autres fois c'était l'inverse...

"Je suis ici car...car..."

Elle s'arrêta en plein milieu de sa phrase, comme si la suite s'était envolé parmi les champs des oiseaux et les grognement des fauves alentours. Puis elle reprit :

"Vous...vous n'avez pas besoin de le savoir de toute façon !"

Il ne répliqua pas, restant de marbre devant son air agacé, mais les paroles suivantes de Freya lui firent étirer un sourire.

"Dites moi, Larchael, c'est parce que trop de femmes vous courent après que vous voulez prendre l'air et vous éloignez de tout ?...où bien vous êtes un prisonnier qui vient de s'échapper et vous n'osez pas me le dire ?"

Disons que ma vie est quelques peu oppressante... Donc je dois m'échapper quelque fois pour fuir un peu tout ça... Donc oui, dans un sens je suis un prisonnier qui s'est évadé.

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