Quand la Beauté a Raison d'un Empereur... [PV Larchael]

Une femme sort précipitemment de l'océan... Elle rampe sur les rochers telle une naufragée s'accroche à une bouée, allant jusqu'à se blesser, mais avançant toujours plus loin, fuyant toujours plus ses confrères... mais ce n'était pas une simple femme qui apparaissait au monde... C'était une magnifique Sirène à la queue dorée luisante au soleil, aux longs cheveux châtains et à la peau douce comme de la soie... Très vite sous l'effet du soleil, la grande queue d'or se change en deux longues et fines jambes. Toussant, blessée, la jeune Sirène se relève lentement mais sûrement pour finalement s'assoir sur le rocher. Droite et fière, le regard froid et bleuté, elle observa le monde où elle était... Des pêcheurs au loin l'avaient remarquée et commencés à venir à elle, comme une mouche est attirée par la lumière. Naïve et innocente, elle ne se douta de rien, même en attendant les rires bruyant de ces travailleurs saouls. Que lui voulaient-ils ? Elle n'en savait rien et s'en fichait royalement. Le regard parcourant les montagnes, les champs, les demeures avec attention, elle ne remarqua que trop tard que les pêcheurs s'étaient beaucoup rapprochés d'elle...

- Alors ma jolie, on s'est perdu ?

Tournant la tête vers celui qui l'interpela, elle l'observa longuement, des pieds à la tête, tout, ses vêtements, ses manières, sa façon de marcher, les expressions du visage, elle observait tout, elle analysait tout, pour mieux apprendre. Car elle ne connaissait pas cette langue. Les Sirènes avaient leur propre language, les Humains aussi. Il allait falloir qu'elle apprenne à parler, chose facilement entreprenable car les Sirènes ont une bonne écoute et un bon cerveau. C'est comme ça qu'elle comprit très vite que ces pêcheurs ne lui voulaient pas du bien...

- Eh bien, on a perdu sa langue ? continua-t-il avec un sourire hagard.

Les autres rirent plus fort de cette absurdité tandis que celui qui avait parlé approché son visage de la Sirène. Fronçant les sourcils, celle-ci leva la main et toucha la joue du pêcheur, caressa sa barbe douce, se demandant sûrement qu'est-ce que c'était... Puis le pêcheur lui prit violemment les lèvres avec les siennes, arrachant un long frisson de dégout à la Sirène qui repoussa le pêcheur du plat de sa main. Le pêcheur ne comprit pas tout de suite se qu'il se passait et se retrouva avec la gorge tranchée par les griffes acérées de la Sirène en colère. Les autres arrêtèrent de rire et, voyant leur "chef" tomber à terre en sang, prirent leurs jambes à leurs cou tandis qu'Eïliana tenter de se relever. Elle prit conscience que tout le monde avait des sortes de toilet sur leur corps et elle non, mais elle s'en fichait pas mal, elle devait partir avant que les soldats de la garde royal ne la trouve.

Vacillante sur ses deux jambes, elle se dirigea difficilement vers le grand bâtiment qu'elle voyait au loin, ce devait être une sorte de château pour les humains, déterminée à apprendre tout ce qu'elle devait savoir...

- Qu'en est-il de l’activité des Démons ? demanda l'Empereur.

Son conseillé qui marchait à ses côtés feuilleta quelques documents qu'il tenait dans sa main puis tourna la tête vers Larchael. Cet homme avait de l'expérience, autrefois il avait été au service des Dragonniers mais lorsque l'Empire s'était allié avec eux, il s'était retrouvé à ce poste. L'Empereur ne jugeait pas nécessaire d'avoir quelqu'un pour l'aider à prendre des décisions mais les autres hauts gradés, les chefs des divisions de l'armée lui avait dit qu'il serait préférable que les choses soient ainsi. Et comme le jeune homme ne leur avait pas donné ce titre pour rien, il les avaient écouté. Et finalement cela le délestait de certaines taches.

- Inferno s'agite. Aucuns des espions que vous avez envoyé n'est revenu, pas vivant en tout cas. Le corps de l'un d'eux a été suspendu sur un bûcher près de Mondragae, aucunes traces des autres. Si je puis me permettre, les choses vont mal, il prépare quelque chose...

- Je m'en doutais, les Enfers vont se soulever un jour ou l'autre. Les Démons sont peut-être des idiots, Lone, lui, est rusé. J'aurais dut le tuer lorsque j'en avais l'occasion.

L'affrontement de choc qui avait opposé Larchael, Ellana et Aliena face à ce Démon avait été... chaotique. Rien que d'y repenser, un frisson passa dans le dos de l'Empereur. Il décida d'oublier cela, parfois, comme dans la situation actuelle, il fallait faire preuve de sang froid. Surtout que maintenant qu'Inferno s'agitait, il devait être le plus sérieux que possible. L'Empire pourrait-il survivre à un assaut face à l'armée démoniaque ? Il en doutait... Les Enfers étaient vastes et très peuplées, seulement le problème n'était pas là, pour Larchael ce serait combattre sur deux fronts. Les Elémentaux d'un côté, et Lone ainsi que son armada de l'autre. Et si jamais ce Démon s'alliait à ses ennemis de toujours, ils étaient tous fichus... Surtout qu'il avait déjà de corrompre Aliena, elle avait percée son chantage mais si jamais la Reine d'Elrïa venait à mourir, son successeur pourrait être bien trop naïf...

- Et du côté des Elémentaux, où ça en ait ? l’interrogea une nouvelle fois Larchael.

- Presque aucunes activités.

- C'est déjà ça.

Ils étaient parvenus dans le hall d'entrée et en tournant la tête vers la porte ouverte, l'Empereur vit une jeune femme dans l'encadrement. Elle était... nue. Entièrement nue, elle ne portait absolument rien sur elle. Que pouvait-elle faire ici ? Jamais Larchael ne l'avait vu et pourtant il avait une bonne mémoire. Il fronça les sourcils avant de se tourner vers son conseillé, peut-être lui savait-il quelques chose à propos de cette fille énigmatique.

- Qui est-ce ? L'avez-vous déjà vu ?

- Non, c'est certainement une paysanne. De plus il faut avoir de drôle de goût pour ne pas porter de vêtements... Mais laissez, les gardes vont la prendre en charge, des affaires plus importantes nous attendes.

C'est alors que l'Empereur commença à marcher vers la jeune fille d'un pas assuré, un petit sourire collé aux lèvres et il cria au conseillé :

- C'est mon Palais, je décide de ce qui est important !

Plus il s'approchait, plus les traits de cette jeune femme se révélaient à lui. Elle était belle, ses yeux de la couleur de l'océan, ses cheveux châtains retombant sur ses épaules. Une fois près d'elle il croisa son regard. Larchael ôta sa veste de tissus et la passa autour des épaules de l'inconnue.

- Je me nomme Larchael, que faîtes-vous ici ? demanda-t-il.

Il attendit une réponse mais rien. Peut-être était-elle muette ? Ou alors elle ne parlait pas sa langue...

- Vous semblez perdue... Laissez-moi vous conduire jusqu'à une chambre où vous pourrez vous reposer, est-ce que vous comprenez ?

Larchael se demandait si elle l'avait compris, cette jeune fille semblait ne pas venir d'ici. Une contrée élémentale ? Possible mais l'Empereur ne ressentait aucunes énergies en cette jeune femme. En fait, l'essence de sa puissance était... différente de toutes celles qu'il avait ressentit auparavant. C'était étrange... Cette intrigante femme parvint à éveiller sa curiosité, chose qui n'avait pas été faite depuis quelques temps. C'est alors qu'elle s'écroula dans ses bras. Il la regarda un instant et la vit tenter de dire quelque chose mais elle s'évanouit avant que le moindre son n'émane d'elle. Elle devait être fatiguée, voire épuisée même. Larchael la hissa dans ses bras et avança à travers le hall. Il tourna la tête vers son conseillé et lui dit :

- Dîtes leur que je ne pourrais assister à la réunion.

- Mais sire ! L’ambassadeur de Mondragae et des Fées vous attendent.

- Bien, qu'ils patientent dans leurs appartement alors, la réunion est ajournée.

Le conseiller ne répliqua pas, il était mauvais de contredire l'Empereur. Surtout que lorsqu'il avait une idée derrière la tête, rien ne pouvait l'en détacher. Apparemment il avait décidé de s'occuper personnellement de cette fille, alors qu'il en soit ainsi. L'homme se retira et Larchael s'engagea dans l'escalier menant à l'aile des chambres. Il embarqua une servante à ses côtés et lui ordonna d'aller chercher des affaires propre et de bonne fabrication. Il avait remarqué la gêne que sa veste avait causée à l'inconnue et en avait conclut qu'elle devait avoir une peau extrêmement sensible. Il lui réserva une chambre et laissa la servante la vêtir d'une robe de lin.

L'Empereur détailla un peu plus les traits de la jeune fille et sourit avant de se pencher par la fenêtre. Il attendrait son réveil, elle l'intriguait et il voulut en apprendre plus sur elle, d'où elle venait. Et même si pour ça il devrait lui enseigner sa langue pour se faire comprendre, alors soit. Il fit apporter à mangé et un plateau fut déposer sur la commode près du lit. Observant son domaine qui s'étendait sur des lieux à la ronde, Larchael attendait patiemment le réveil de la jeune et belle inconnue.

Larchael observait toujours son domaine avec attention. Il avait battit cet Empire à partir de rien, tout ça il l'avait façonné difficilement, beaucoup avaient tentés de le renverser mais au final, il était toujours là. Être à la tête d'un si vaste pays alors que la guerre faisait rage était difficile mais il savait gérer la situation, et à part l'éveil soudain d'Inferno, tout se passait comme prévu. Bientôt les élémentaux comprendraient que pour avoir la paix, ils devaient s'allier à lui. Ce n'était qu'une question de temps. De plus avec le soulèvement des enfers, ils verraient que seule une alliance pourrait tous les sortir de là. Sauf si bien sûr, Lone les ralliaient tous à sa cause dans ce cas, Larchael trouverait une solution...

La jeune femme s'agita dans son lit et il constata qu'elle était réveillée. Il l'observa un instant, elle semblait aller mieux et cela lui arracha un sourire. Mais elle n'était pas moins perdue qu'à son arrivée, ça se voyait. Il se dirigea vers elle et déposa le plateau plein de nourriture sur ses genoux avant de s’asseoir sur une chaise non loin.

- Manges si tu as faim, c'est de la nourriture de bonne qualité, et puis si ça ne te plaît pas, je peux encore aller faire un tour en cuisine, ce n'est pas un problème.

Il savait très bien qu'elle ne comprenait pas tout c'est ce pourquoi il avait abandonné le vouvoiement. Mais du moment qu'elle comprenait qu'il lui disait de manger, c'était l'essentiel. Puis il fut saisi de stupeur en se rendant compte qu'il ne connaissait pas son nom, la communication étant difficile.

- Comment t'appels-tu ? demanda-t-il en la désignant.

Eïliana était tellement absorbée par sa contemplation qu'elle n'entendit pas les pas de l'homme venir vers elle. Elle ne le remarqua qu'une fois que le plateau fut sur ses genoux. Sursautant légèrement, elle étudia la nourriture présentée devant elle avec intérêt, se demandant ce que cela pouvait être... De la nourriture humaine, c'est sûr ! Un grand verre avec du liquide dedans attira son attention... Cela lui faisait penser à de l'eau, de la vraie eau ! Son coeur battit plus rapidement en faisant cette constatation... Peut-être le jeune homme ne savait pas qu'elle était une Sirène, ou alors il la torturait en lui présentant quelque chose qu'elle ne pourra jamais avoir... Elle ne pourra jamais retourner auprès des siens...

- Manges si tu as faim, c'est de la nourriture de bonne qualité, et puis si ça ne te plaît pas, je peux encore aller faire un tour en cuisine, ce n'est pas un problème.

Cette voix la sortie de ses pensées et de ses souvenirs. Tournant la tête vers le jeune homme, elle fronça les sourcils. Elle commençait à comprendre le langage humain certes, mais il parlait tellement vite qu'elle n'arrivait pas à déchiffrer ses paroles. Seulement, l'odeur et le fait qu'il lui ait mis le plateau sur les genoux voulaient dire qu'il lui demandait de manger. Enfin elle l'espérait ! Prenant délicatement une fourchette, elle la planta dans la nourriture, en piocha un petit peu et porta son échantillon à ses lèvres, goutant d'abord si ce qu'il lui proposa était comestible pour elle. Constatant avec délice que le petit bout de nourriture était ravissement pour ses papilles, elle commença à manger normalement, se contenant dans son impatience de faire taire son ventre.

- Comment t'appels-tu ? demanda-t-il en la désignant.

Elle laissa tomber sa fourchette - vue qu'il n'y avait plus rien dans son assiette - et tourna la tête vers l'homme en fronçant les sourcils. Phrase courte et plus lente que la précédente. Elle mit plusieurs minute avant de comprendre ce qu'il lui demandait. Ouvrant la bouche, elle décida de faire un effort pour pouvoir sortir un nom de sa gorge sèche, n'ayant pas touché au verre d'eau.

- E... Ei... Lia... Na... Eïliana... réussit-elle enfin à prononcer malgré beaucoup d'hésitation et d'effort "surhumain".

Oubliant qu'elle avait un plateau sur ses genoux, elle plia les jambes pour les rabattre contre elle, faisant tomber le plateau où il ne restait qu'un verre d'eau rempli à ras bord... Qui se déversa sur elle ! Frissonnant au contact froid du liquide, elle sentit aussi un changement... Des fourmillement dans ton son corps ! Et soudain, des écailles commencèrent à apparaître sur ses jambes douces et blanches, fusionnant les deux membres ensemble, et formant une belle et magnifique queue de Sirène dorée comme l'or. Tremblante de peur en redoutant la réaction du jeune homme, paniquant légèrement, Lia rampa sur le lit pour atteindre l'autre côté, fuyant le Roi... Pour finalement tomber à terre, empêtrer dans la robe de lin qu'elle déchira avec ses griffes, s'échappant ainsi de ce piège mortel. N'arrivant pas à marcher, tremblante, elle se colla contre le mur et redouta le moment fatidique...

Larchael la regarda manger et se réjouit qu'elle ne rejette pas cette nourriture. Au moins elle aurait quelque chose dans le ventre avant d'apprendre leur langage. C'était mieux que rien ! L'Empereur n'avait jamais rencontré de jeune fille comme elle, elle avait quelque chose de... spécial. Il n'aurait sut dire quoi mais elle avait quelque chose d'exceptionnel, de peu commun, quelque chose qui n'était pas chez tout le monde. Une sorte d'étincelle qui illuminait son regard à chaque fois qu'il la détaillait, elle respirait la joie de vivre et quelques fois des brides de nostalgie... Tant d'émotions concentrées dans un être si frêle et mystérieux. Enfin, elle parvint à articuler son nom :

- E... Ei... Lia... Na... Eïliana...

- C'est jolie comme nom, Eïliana...

L'Empereur la détailla une nouvelle fois et la vit rabattre ses jambes vers elle ce qui eut pour effet de renverser le plateau sur ses genoux. Vif comme l'éclair, Larchael rattrapa la plaque de métal avant qu'elle ne heurte le sol mais le verre d'eau se trouvant dessus se déversa sur la jeune femme. C'est alors que ses jambes furent parcourues d'écailles d'une magnifique couleur dorée. Finalement, ses jambes frémirent avant de se transformer en une sublime queue parcourut de les mêmes écailles d'or. Eïliana tremblait de tous ses membres et elle se recroquevilla sur elle même avant de ramper hors du lit et de se réfugier contre le mur. Une Sirène... Seules les anciennes légendes contaient l'existence de ces créatures marines, véritable déesses de l'océan d'après les contes de son enfance. Dans son village du Royaume de Karistel, étant petit il lisait souvent toutes sortes d'histoires et beaucoup d'entres elle parlaient de ces êtres mythique et fabuleux. Jamais il n'aurait pensé pouvoir en rencontrer une en vrai, il avait toujours crut que ce n'était qu'un mythe pour enfant... La jeune sirène était craintive, elle pensait qu'il lui voulait du mal. Comment faire pour la rassurer ? Dans le doute il s'approcha et s'accroupit devant elle. Il lui sourit. Hors de son habitat elle devait être malheureuse, elle avait peur de lui, c'était normal. Il se leva et entra dans la salle de bain contiguë à la chambre, ouvrant les robinet à fond il fit couler l'eau à raz bord dans le bassin. Il revint alors vers Elïana et désigna l'eau coulant dans la pièce d'à côté de manière à ce qu'elle comprenne qu'il ne lui voulait pas de mal. Tentant le tout pour le tout il la prit délicatement dans ses bras et l'emmena vers la surface aquatique dans laquelle il la lâcha avec délicatesse. Le bassin n'était pas très grand, mais il aurait été pure folie de laisser une sirène barboter dans les Grands Bains. L'Empereur s'accroupit près de l'eau.

- Je ne te veux aucun mal, ne t'en fais pas. D'après moi, toutes créatures vivantes mérites de l'aide, sirène ou humaine, peu m'importe, à l'heure actuelle tu as besoin de mon assistance, je te la donnerait, Eïliana.

Larchael la regarda barboter dans l'eau un instant. Au moins il avait fait le bon choix... Il se demandait comment réagirait son conseillé si il apprenait qu'il était en train de faire connaissance avec une Sirène ? L'Empereur l'imaginait bien pousser un cri de fillette avant de tomber à la renverse. Cette pensée lui tira un sourire et il reporta son attention sur Eïliana. Elle était belle, on ne pouvait le nier. Qui aurait penser que ce genre de créatures marines existaient bel et bien ? C'était démentiel... Mais au moins ça changeait des Elémentaux qui attaquaient son Empire à tord et à travers, ou même des Démons qui refaisaient soudainement surface. Une pensée traversa alors son esprit. Et si elle était une espionne ? C'est vrai, les Elémentaux étaient prêt à tout pour le renverser... Non, si elle avait posséder un quelconque pouvoir élémentaire il l'aurait ressentit de suite. Elle était juste égarée.

- Mer... ci... Lar... chael...

Il sourit en l'entendant parler. Au moins elle apprenait vite, c'était déjà ça ! Ils pourraient bientôt tous deux communiquer plus aisément à ce rythme là... A la bonheur ! L'Empereur mourrait d'envie d'en apprendre plus sur elle et sur ses semblables, ce n'était pas tous les jours qu'une Sirène s'échouait dans son Palais. C'est vrai quoi... La plupart des Hommes de ces contrées n'en verraient jamais, alors autant récolter le plus d'informations possibles. De plus, ces créatures pourraient faire de nouveaux alliés pour l'Empire... C'est vrai, il pourrait faire en sorte de les protéger et organiser une rencontre entre les créatures de la mer et de la terre, une alliance qui leurs seraient profitables à tous. Mais si il avait aidé cette jeune femme ce n'était pas pour ça, ce n'était qu'une idée comme une autre que son esprit stratège lui conférait. Mettant cette pensée de côté, il reporta son attention sur sa jeune amie.

- Je vais t'aider à parler notre langue et à t'intégrer ici, tu resteras dans ce Palais tant que tu le souhaite , dit-il en articulant lentement chaque mots.

Il avait comprit qu'il devait parler lentement et distinctement pour laisser le temps à Eïliana de comprendre ses paroles alors c'est ce qu'il fit. Si elle était comme les enfants, lui parler serait essentiel à son éducation vocale, son cerveau enregistrerait les mots petits à petits et elle finirait par parler aussi bien qu'un humain ordinaire.

- Je vais t'aider à parler notre langue et à t'intégrer ici, tu resteras dans ce Palais tant que tu le souhaite, dit-il en articulant lentement chaque mots.

La jeune Sirène pencha la tête de côté, imprimant chaque mot, chaque sonorité, chaque particularité. Cette langue était tellement complexe... Il y avait tant de changement de son, tant de mot pour décrire une chose, c'était fascinant, intrigant... Elle avait vraiment envie d'apprendre cette langue, non seulement cela lui permettrait de mieux s"intégrer, mais en plus cela lui faisait une connaissance de plus sur le monde. Elle comprit que Larchael veut l'aider. L'aider à quoi ? Sûrement à s'adapter et à apprendre. Mais cela, pour apprendre, il lui suffisait de voir et d'entendre pour rapidement imprimer toutes les informations dans sa tête. Elle avait peut-être une attitude d'enfant, elle n'en était pas moins très intelligente. Elle ne connaissait rien, elle tatônnait pour comprendre, gouter pour apprendre, elle faisait tout ce qu'un enfant ferait à bas âge, tout en s'affirmant beaucoup plus rapidement qu'eux.

Soudain, elle sentit quelque chose... Ou plutôt entendit. Les Sirènes avaient cette particularité de parler par les ondes, un peu comme la télépathie mais en onde se déplaçant dans l'air et dans l'eau. C'était compliqué à expliqué, c'était un mélange de son et de vibration. Et voilà que sans le vouloir, un des gardes émit une trop grande fréquence qui parvint jusqu'à la petit Sirène barbotant insousciente dans une baignoire...

~ Dalima, nous sommes proche de ton emplacement ~

~ Très bien, venez vite ~

~ Tu es sûre de toi ? ~

~ Plus que sûr, je sais où elle est... ~

Lia se redressa d'un bond, éclaboussant le jeune Empereur assis à côté d'elle. Les Sirènes l'avaient repéré ? Comment ? Où était cette Dalima ?! Une minute... Ce nom ne lui était pas inconnue... Une Traqueuse ! Ces Sirènes entrainés à repérer, à trouver par tous les moyens n'importe qui n'importe où ! C'était généralement des Elus, des grands combattants tellement entrainés durement au combat qu'ils en avaient des déformations au niveau des nageoires... Mais où était-elle ?! La transmission n'avait pas duré assez longtemps pour qu'elle la repère avec ses sens... Et elle, avait-elle repéré l'intrusion d'Eïliana ? Tournant la tête vers l'Empereur, la peur se lisant dans ses yeux bleus et elle essaya tant bien que mal de lui expliquer la situation.

- Un... Danger ! Les Sirènes... Arrivent... Bientôt... Tuer... Pour me... Tuer !

- Un... Danger ! Les Sirènes... Arrivent... Bientôt... Tuer... Pour me... Tuer !

Il écarquilla les yeux. Comment était-ce possible ? Il fixa un instant sa jeune protégée dans les yeux, détaillant la peur dans son regard. Ces Sirènes étaient-elles si dangereuse ? Sur la terre elles devaient bien être plus faible que dans l'eau, donc si elles les attaquait ils auraient un avantage... Mais Larchael était du genre prudent et il préféra prendre les précaution nécessaire. Il continua de dévisager Eïliana, la pauvre était apeurée mais il ne comptait pas la laisser dans cet état. Lui offrant un large sourire qui avait pour but de la rassurer, il lui demanda de sortir de l'eau de manière à pouvoir retrouver ses jambes et ainsi marcher. Pendant ce temps, il alla chercher de nouvelles affaires en lins qu'il lui donna. Une fois qu'elle fut sortit et habillée, il s'adressa à nouveau à elle.

- Suis-moi, ne me quittes pas d'une semelle, articula-t-il. Je vais accueillirent tes amis comme il se doit, il ne t'arrivera rien.

Larchael lui adressa un clin d'oeil et caressa délicatement sa joue avant de sortir de la chambre. Il s'assura que la Sirène le suivait et marchait d'un pas lent de manière à ce qu'elle ne le perde pas de vue. En chemin il appela l'un de ses conseillers qui accourut aussitôt. Ce dernier jeta un regard à Eïliana avant de reporter son attention sur le jeune Empereur. Il était méfiant envers cette femme, et encore que cela aurait-il été si il aurait sut qu'elle était une Sirène et que ce peuple progressait vers le Palais pour la tuer ? Il aurait certainement conseillé à Larchael de la tuer ou de la laisser seul face à son destin mais le jeune homme refusait catégoriquement cette option. Eïliana avait le droit de vivre comme chaque être vivant de ce continent, et il avait bien l'intention de rallier les Sirènes par la même occasion.

- Majesté ! Que se passe-t-il ?

- Nous allons subir un assaut, élevé nos défense à leur summum, personne n'entre, personne ne sort, compris ? Je veux tous mes soldats disponibles rassemblés dans la court du palais dans une minute. Je serais sur le balcon de mes appartements, on a une belle vue sur l'océan, déclara l'Empereur en adressant un sourire à sa protégée.

- Euh... D'accord sire...

Le conseiller se retira et Larchael pénétra sa chambre. Il conduisit alors Eïliana sur le balcon et la garde près de lui tout en observant l'océan s'étendant au loin. Logiquement, les Sirènes viendraient de là... Il vit son armée présente au Palais dresser toutes les défenses, ainsi la puissance de l'Empire protégeait le Palais. Larchael lui même dressa un immense dôme magnétique et invisible autour de l'immense bâtisse.

- Suis-moi, ne me quittes pas d'une semelle- Ne t'en fais pas, dit-il à Eïliana.

Eïliana observait longuement la réaction du jeune Empereur. Bien sûr, son angoisse, sa peur étaient toujours bien présentes, mais l'attitude de Larchael l'intriguait encore plus. Elle pouvait lire dans ses yeux comme dans un livre, mais cela n'a pas duré longtemps. Elle n'eut le temps de lire qu'une certaine incompréhension. Et elle pensait savoir pourquoi. Des Sirènes tentant de la tuer ? Un problème facilement réglable en soit, en sachant que les Sirènes étaient plus vulnérables sur la terre... Mais ces Sirènes-là, n'étaient pas comme les autres, pas comme la Royauté, pas comme elle, elle toute peureuse qui avait peur dès qu'on l'approche. Elle qui chantait tout le temps, juste pour le plaisir. Elle ne savait pas se battre à proprement parler, mais elle savait se défendre. Sinon, comment serait-elle restée en vie si longtemps ?

Elle comprit aux gestes du jeune homme qu'il voulait qu'elle sorte du bain pour avoir recours à ses jambes d'humaine. Cette pensée ne lui plaisait guère. Sa forme de Sirène était beaucoup plus plaisante que celle des humains, mais elle comprenait pourquoi il voulait qu'elle sorte, alors elle le fit, difficilement mais elle le fit. A moitié couchée à terre, elle se sècha avec une serviette douce pendant que Larchael était partie prendre des vêtements pour elle, et très vite, de longues et fines jambes prirent la placent de sa queue. En voyant ce phénomène, Lia eut un instant de nostalgie. L'Océan lui manquait... Mais elle n'eut pas le temps de penser d'avantage que l'Empereur revint avec de quoi s'habiller, ce qu'elle fit, difficilement là encore, n'ayant pas apprit à se vêtir, mais elle comprenait - si on veut - la gêne de Larchael à l'aider. Elle restait une femme nue après tout ! Elle s'aida ensuite des bords de la baignoire pour se relever, vacilla un instant sur ses jambes en manque d'exercice et finit par se stabiliser. La voix du jeune homme la tira une nouvelle fois de ses pensées, avant même qu'elle ne commençait à laisser son esprit vagabonder.

- Suis-moi, ne me quittes pas d'une semelle, articula-t-il. Je vais accueillirent tes amis comme il se doit, il ne t'arrivera rien.

Elle s'émerveilla encore de la facilité qu'elle avait d'apprendre les mots humains. Bon, après tout le fait qu'elle soit chanteuse y jouait beaucoup ! Depuis son plus jeune âge, elle avait apprit à mémoriser vite les paroles des chansons avant de les chanter de sa voix de déesse... Ainsi, elle put comprendre que Larchael lui demandait de le suivre partout où il allait. Sûrement pour la protéger comme une enfant. Cette idée était à la fois déplaisante et plaisante. Déplaisante car elle n'aimait pas passer pour une faible, et plaisante car elle savait qu'elle pouvait compter sur lui en cas de problème, malgré le peu de temps qu'ils avaient passés ensemble. Et aussi, sa présence était agréable !

Il lui caressa la joue. Ce contact la fit frissonner, pour plusieurs raisons. Premièrement, sa peau était encore trop délicate, alors elle ressentait en amplifié les contacts humains. Deuxièmement, elle avait ressentit une bouffée de chaleur à ce contact. C'était vraiment étrange cela aussi, elle n'avait encore jamais ressentit cela, c'était aussi nouveau que ce monde ! Elle se sentait vraiment comme une enfant ici... Larchael avait bien raison de la traiter comme telle ! Il partit sans se retourner, et elle le suivit, d'abord hésitante, puis prenant de plus en plus d'assurance à chaque pas. Le contact avec la pierre dure et froide était moins blessante que la terre poussièreuse. Elle sentait ses pieds s'affermirent à chaque pas, elle prenait de l'assurance. Sa longue marche jusqu'à ce Palais avait été fructueuse finalement ! Elle avait trouvé un protecteur et instructeur en même temps qu'elle avait appris à marcher ! Bon, elle s'inquiétait toujours de la fiabilité de ses jambes non habituées à supporter le poids de son corps, mais c'était déjà bien qu'elle ne ressentait plus cette cuisante douleur en dessous de ses pieds !

Ils sortirent et un homme vint les rejoindre peu de temps après, sûrement dut à un ordre du grand homme. Eïliana surprit le regard méfiant du... Script ? Page ? Elle n'en savait que trop rien, mais ne parla pas de tout l'échange entre les deux hommes, observant attentivement leur mimique, leurs paroles, leurs gestes, leur attitude. Elle étudiait tout pour mieux apprendre. Mais elle se méfiait de l'étranger. Enfin, il ne l'était pas vraiment, c'était elle l'étrangère. Enfin bref, elle se méfiait de lui. Dès le départ, il avait manifesté de l'animosité, ou de l'inimitié qu'importe, à son égard. Et cela la confortait toujours plus sur son avis. Elle ne comprit presque rien de cet échange, ils parlaient beaucoup trop vite. Mais elle put "comprendre" en quelque sorte, en fonction du ton de leur voix et l'expression de leur visage. C'était bien plus facile ainsi que de devoir décrypter chaque mot, chaque sonorité. L'Empereur lui sourit, mais elle resta de marbre. Pourquoi ? Parce qu'elle avait peur. Peur des Sirènes approchant, peur de l'inconnu méfiant, peur de ce monde, tout simplement. Et comme toujours, elle s'enfermait dans le mutisme pour ne pas la montrer. Peut-être que cela l'offenserait s'il savait qu'elle avait toujours peur de lui...

L'inconnu partit enfin, après d'innombrables minutes qui lui avaient parut interminable. Larchael la conduisit dans une autre chambre, quelque peu différente de la sienne. Elle était plus riche, plus lumineuse. Cette chambre avait une aura bien différente de l'ancienne, une aura qui l'intimidait à vrai dire. Ce devait être sa chambre, elle sentait son odeur partout, son aura aussi était partout sur cette pièce. Pas vraiment son aura en fait, mais plus des marques, comme les traces de pas dans le sable, des marques qui s'effacent mais reviennent à chaque passage... Le Grand Homme la dirigea alors vers le balcon, où elle avança timidement. Pourquoi timidement ? Elle n'en savait que trop rien. Peut-être cet endroit même l'intimidait trop ?

De là, elle soupira de satisfaction en sentant un air pur caresser son visage. Suivant où elle se tenait, l'air était teinté de sel... L'odeur de l'océan... Une odeur qui titilla tout de suite son esprit. Elle mit cela de côté pour l'instant l'heure n'était pas à cela. S'approchant de la balustrade, Lia sonda la vue de ses yeux bleus océans... Cherchant la trace énergétique de la discussion des Sirènes... Mais n'en trouva aucune trace. Ce qui la mit de suite en alerte. Ce n'était pas normal, dans l'ordre des choses, les Sirènes auraient dut venir de l'océan... A moins que des Sirènes en faction été déjà sur terre avant même qu'elle n'était sortie de l'eau ! Cette pensée la fit écarquiller les yeux. Elle avait eut une chance hors du commun alors qu'elle sillonnait le Royaume sans but précis... Mais alors, où étaient-ils ?

- Ne t'en fais pas, dit-il à Eïliana.

La voix la fit tourner la tête vers Larchael. Elle le regarda un instant dans les yeux, une étincelle de terreur au fond de l'oeil, puis une constatation la fit écarquiller de nouveau les yeux, en plus de lui ouvrir la bouche, retenant son souffle. Et si les Sirènes ...

- Pas... Là... Elles ne sont... Pas là-bas ! dit-elle, frustrée elle-même de son manque en langue humaine et en désignant l'océan de sa main.

Elle tapa rageusement du pied à terre, frustrée. Cet emportement l'empêchait encore plus de parler correctement ! Comment lui expliquer tout en système complexe permettant aux Sirènes de se parler ? Comment lui expliquer qu'elle ne sentait aucunes traces de ces "transmissions télépathiques" ?

- Plus proche... De nous... Le danger... A l'intérieur ! Pas... Dehors !

Un long frisson la parcourut en sentant l'approche d'un des siens... Tout proche, vraiment beaucoup trop proche ! Et ce guerrière-sirène n'était pas une lavette...

Larchael ferma les yeux un instant, moins d'une seconde... Il oublia tout ce qui l'entourait, se préparant mentalement à se battre. Si les Sirènes s'en prenaient à son palais pour retrouver Eïliana, il n'aurait d'autre choix que de les affronter, si elle refusait de négocier. Il ne laisserait pas sa protégée aux mains, ou plutôt aux nageoires, de ces monstres. L'Empereur ne savait pas pourquoi elle avait été rejetée, il savait encore moins pourquoi il l'avait recueillit. En fait si, il le savait... Durant cet instant où ses paupières furent closes, ce millième de seconde, il revit cette nuit. Un village ravagé, une enfant se tenant au milieu... Il rouvrit les yeux et regarda le visage d'Eïliana un instant. Lorsqu'elle s'était présentée à sa porte, elle était si frêle et faible, même si elle aurait put clamer savoir se défendre, il ne l'aurait pas crut. De la pitié ? Est-ce que ce fut cela qui le força à avancer vers elle et l'aider ? Non, c'était bien plus que ça. Larchael estimait que chaque être vivants, chaque créatures avaient le droit de vivre, mais bien sûr certaines personnes s'amusaient à le dépeindre comme un monstre, à dire qu'il ne faisait que parler et qu'il n'en pensait pas moins. D'un certain sens, on pouvait les comprendre aisément... C'est vrai, il disait prôner la paix et il faisait la guerre, il disait que tous étaient égaux mais il voulait gouverner ce monde. Paradoxe... Mais le jeune homme ne s'était jamais crut supérieur à quiconque, il voulait simplement unifier ce monde, c'était tout... Il avait été contraint de se hisser au sommet pour ça car c'était le seul moyen de se faire écouter, mais les choses étaient tournées vers la guerre, les Elémentaux avaient refusés de coopérer, résultat des courses : il était condamnée à passé pour un monstre voulant dominer le monde. Si c'était l'image qu'il devait donner, il la donnerait point final... Et lorsque que cette femme, qui ne connaissait rien à ce monde avait franchis l'entrée de son domaine, il avait voulut lui venir en aide. Il était peut-être un monstre, mais il avait toujours un coeur...

Il croisa le regard de la Sirène et y lut une lueur de panique plus intense que précédemment, comme si elle venait de réaliser quelque chose de grave, que se passait-il donc ? Les Sirènes avaient-elles leur propre moyen de communication ? C'était fort possible, pour communiquer sous l'eau elles devaient posséder des sortes de signaux, peut-être des ondes comme le font les chauves-souris, même si le jeune homme voyait mal des femmes poissons parler par ultrason. Des symboles ? Nan, c'était autres choses. Les Mages de l'anciens temps parlaient mentalement, d'esprit à esprit, ça devait être quelque chose comme ça. Une magie perdu qui aurait évolué chez un peuple plus que chez un autre. Et si c'était le cas, ça pourrait expliquer comment Eïliana savait que ses consœurs approchaient du Palais. Si on supposait qu'il s'agissait là d'un énorme réseau qui liait l'esprit de toutes les Sirènes, sinon l'Empereur ne voyait pas d'autre moyen. C'est ce pourquoi il décida de faire entièrement confiance en les sens de sa jeune protégée, elle en savait plus que lui sur son peuple. peut-être devraient-ils se battre ? C'était fort possible également mais Larchael éviterait cette possibilité à tous prix, si il pouvait discuter, il le ferait sinon il éradiquerait les Sirènes. Un ennemi en plus certes, un ennemi dangereux oui, et tout ça pour quoi ? Pour cette jeune femme, créature des océans qui avait sut se faire apprécier de l'Empereur. Mais il n'en était pas là, il avait déjà les Elémentaux face à lui, et bientôt Inferno se mêlerait définitivement à la bataille, tout comme elles pouvaient être ses ennemis, les Sirènes pouvaient faire de bonnes alliées. Il ne restait plus qu'à être stratégique et intelligent, il y avait toujours moyen de négocier, Larchael possédait certainement quelque chose que ces créatures enviaient. Il n'échouerait pas, il avait réunit toute son armée dehors et pourtant quelque chose clochait... Cela faisait maintenant trois minutes que son cerveau tournait dans le but de trouver une solution et un détail lui sauta à l'esprit. Une hypothèse plutôt... Et si...

- Pas... Là... Elles ne sont... Pas là-bas ! Plus proche... De nous... Le danger... A l'intérieur ! Pas... Dehors !

Réalisant son erreur, Larchael se retourna brusquement, le regard braqué vers sa chambre. A l'intérieur ?!? Rester sur le balcon aurait été du suicide, si jamais Eïliana se trompait et qu'ils étaient prit entre deux feux, cela serait un carnage. Mais si elles étaient réellement dans le Palais, il ne pouvait prendre le risque d'avancer. Il prit délicatement la main de la Sirène et tendit son autre paume vers ses appartements. Dehors, le ciel se teinta de noir et le temps devint quelque peu orageux. Un éclair perça le ciel, puis un deuxième et un troisième... Cela continua jusqu'à ce que la moindre trace de lumière soit masquée par les nuages sombres recouvrant la voûte céleste. L'Empereur décida de remettre son sort et celui de son armée entre les mains de sa protégée, si les Sirènes étaient à l'intérieur, c'était le moment ou jamais de leur parler. Aussi il fit un pas, un seul. La main toujours tendu en signe d'avertissement, l'autre tenant fermement la paume de la Sirène. Si il attaquait maintenant, il annihilerait tout espoirs de former un jour une alliance avec ces créatures, mieux valait se la jouer diplomate sur ce coup là...

- Montrez-vous ! Je sais que vous êtes ici, vous avez osez pénétrer le Palais de l'Empereur, la courtoisie aurait dut vous obliger à frapper avant d'entrer... Mais maintenant que vous êtes là, n'y allons pas par quatre chemins et dîtes moi ce que me vaut l'honneur de votre visite, Sirènes.

Eïliana entendait son coeur battre de plus en plus vite, au rythme grandissant de sa panique. Qu'adviendrait-il d'elle si jamais les Sirènes réussissaient à la prendre dans leur filet ? Elle n'avait pas envie de retourner dans l'océan... Enfin si, mais disons qu'elle n'avait pas envie de faire face à ses consoeurs et ses confrères dont le regard vrillé sur elle la ferait culpabilisée. Elle serait vue comme une criminelle, une coupable qui ne mérite que la mort. Elle avait tué le prince ! Honte à elle et à sa famille ! Sa famille d'ailleurs... Qu'était-il advenu d'eux ? De son père protecteur et avare, de sa mère peste et aggressive sous ses airs douce et gentille ? Elle n'en savait que trop rien, et bien qu'elle ne les aimait pas aussi bien que devrait le faire une fille à ses parents, elle ne voulait pas non plus qu'ils meurent de sa faute, de son entière faute. Dans un sens, elle ne méritait pas de vivre, c'était indéniable. Pourquoi n'allait-elle donc pas au devant des dangers pour se livrer à la garde royale ? Pour recevoir le châtiment qu'elle mérite de la main du Roi...

Le contact doux de la main de l'Empereur dans la sienne la fit sursauter. Et revenir à la réalité par la même occasion. Là, elle réalisa son erreur. Il est vrai qu'il aurait été légitime qu'elle aille se rendre, elle avait tué... Mais la faute revenait entièrement au Prince qui avait voulut abuser d'elle ! Mais aucunes preuves ne prouvent cela, alors elle restera coupable des autres.... Mais elle ne se rendrait pas, au non ! Elle se battrait s'il le faut, mais se rendre ? Ca jamais ! Mourir ainsi aurait été une honte pire que ce qu'elle avait commit. Au diable la Couronne ! Elle qui use de ses droits royaux pour faire ce dont ils ont envie.

Un flash de Lumière la fit sursauter de nouveau. Elle leva la tête et remarqua que le ciel d'un bleu éclatant il y a quelques minutes, était constellé de nuages noirâtres parcourut d'élcair blanchâtre... Etait-ce de la Magie ? Cela en avait l'odeur. Et vue le comportement de Larchael, ce devait-être lui l'auteur de cela. Mais s'il se mettait à pleuvoir, elle devrait vite rentrée avant d'être toucher par la pluie, au risque de se transformer en Sirène et de devenir un autre handcap pour l'Empereur ! Elle inspira à fond pour avoir les idées clairs. Le ciel bien qu'orageux ne semblait pas vouloir déverser son fléau. Larchael semblait être d'un calme absolu déroutant, tandis que elle peinait à ne pas trembler. C'était la première fois qu'elle se retrouvait ainsi, elle n'avait pas été préparé à ce genre de chose, à un combat... Bien que son instinct de survie était plus fort que tout !

- Montrez-vous ! Je sais que vous êtes ici, vous avez osez pénétrer le Palais de l'Empereur, la courtoisie aurait dut vous obliger à frapper avant d'entrer... Mais maintenant que vous êtes là, n'y allons pas par quatre chemins et dîtes moi ce que me vaut l'honneur de votre visite, Sirènes.

La voix grave de l'Empereur fut comme un baume sur son coeur. Elle se sentit tout de suite mieux, tellement que s'en devenait étrange. Pourquoi être ainsi calmée au simple son de la voix d'un homme ? Etait-ce son métabolisme d'humaine qui faisait qu'elle était toute chose lorsqu'il la touchait ? Elle commençait vraiment à avoir "peur" de ce qu'elle pouvait ressentir à l'égard du jeune homme... C'est alors qu'elle entendit faiblement une communication entre les Sirènes postaient dans le Château. Elle n'arriva pas à en comprendre les mots, enfin les sonorités, mais elle put reconnaître un élan de panique. Pourquoi ? Par la puissance de son protecteur ou par le fait qu'elles étaient repérées ? Un frisson la parcourut en sentant l'approche... de pas n'importe quel Sirène...

Se collant un peu plus contre Larchael, cachant son visage derrière son épaule, elle observa du coin de l'oeil le Monarque des Océans entrer à pas lent et posé dans la vaste chambre. Elle ne l'avait jamais vue, mais il se dégageait de lui une assurance et une autorité indéniable, tellement qu'elle se sentait intimidée. Le Roi Dar'al s'était donc déplacé lui-même sur la Terre du Dessus ? Etrange... Peut-être était-ce cette agitation-là qu'elle avait sentit auprès des siens ? Elle ne l'avait encore jamais vue, c'est pourquoi elle ne put s'empêcher de le détailler de la tête au pied. Outre ses habits royaux blancs et bleus, il avait de longs cheveux blancs immaculés lui arrivant au milieu du dos, dont les reflets arc-en-ciel l'intriguait fortement. Ses yeux impassibles, bleu outre-mer, semblait regarder dans le vide... Il était vieux, cela se voyait aux nombreuses rides sur son visage, mais il gardait le dos droit et une certaine prestance. Comme quoi, la vieillesse n'a pas d'effet sur l'esprit...

- Sire, permettez-moi de me présenter : je suis Dar'al, Souverain des Mers et des Océans. J'avais un fils, un fils héritier qui allait bientôt prendre ma place sur le Trône. Mais un évènement imprévu a écourté sa vie. Cette petite que vous tenez tant à protéger à tuer un membre de la famille royale, elle doit donc recevoir le Châtiment Divin.

Elle frissonna. Autant par l'aisance de la parole du Monarque que par les sonorités cauchemardesque de Châtiment Divin. Petite, elle avait déjà assisté brièvement à un Châtiment Divin, et était tout de suite - dès les premières secondes - retourner à la maison, ne pouvait supporter là vue de ce carnage, en plus des cris de douleurs des prisonniers... Se pelotonnant contre l'Empereur, elle ne put retenir ses tremblements à la suite des paroles du Monarque.